Fidèle à sa promesse de campagne, Donald Trump a ordonné la libération de tous les participants à l’émeute du 6 janvier au Capitole américain.
Il a accordé un pardon à ceux qui n’avaient pas commis d’actes violents et a commué les sentences de ceux reconnus coupables de crimes graves, notamment de violences, y compris pour avoir attaqué brutalement des agents de la police du Capitole, ainsi que de complot visant à renverser le gouvernement.
Cette dernière catégorie comprend notamment des membres des organisations d’extrême droite Proud Boys et Oath Keepers.
Cela constitue un immense avantage pour ces criminels, dont certains, condamnés à des peines dépassant 20 ans, se retrouveront désormais libres comme l’air.
Cette décision de Trump efface les conséquences juridiques pour la majorité des 1 590 personnes inculpées en lien avec l’émeute. Cependant, 14 individus, y compris des membres des organisations d’extrême droite Proud Boys et Oath Keepers, ont vu leurs peines réduites sans bénéficier d’un pardon. Leurs actes restent inscrits à leur casier judiciaire, bien qu’ils aient été libérés des prisons fédérales.
Parmi les personnes libérées figure Stewart Rhodes, fondateur des Oath Keepers, qui a été libéré le 21 janvier après avoir passé les trois dernières années au Federal Correctional Institution de Cumberland, dans le Maryland.
Rappelons que parmi les 1 590 accusés, 284 personnes ont été inculpées pour avoir agressé, résisté ou entravé des agents ou des employés, dont 99 pour avoir utilisé une arme mortelle ou dangereuse ou causé des blessures graves à un agent. Par ailleurs, 11 individus ont été arrêtés pour des accusations liées à l’agression de membres des médias ou à la destruction de leur équipement.
Environ 860 personnes ont été accusées d’être entrées ou d’être restées dans un bâtiment ou un terrain fédéral restreint, dont 91 pour y être entrées avec une arme dangereuse ou mortelle. De plus, 59 individus ont été inculpés pour destruction de biens publics et 36 pour vol de biens gouvernementaux.
En outre, plus de 295 personnes ont été inculpées pour avoir corrompu, entravé ou influencé une procédure officielle, ou tenté de le faire. Environ 50 individus ont également été accusés de complot, incluant l’obstruction à une procédure du Congrès, l’entrave aux forces de l’ordre lors d’un désordre civil, le complot visant à blesser un agent ou la conspiration séditieuse, ou une combinaison de ces infractions.
Au total, plus de 600 personnes ont été accusées d’avoir agressé ou entravé les forces de l’ordre lors de l’émeute, selon les chiffres du département de la Justice des États-Unis.
De nombreuses inquiétudes subsistent quant à l’impact de ces pardons, certains craignant qu’ils n’encouragent ces individus à reproduire de telles actions en l’honneur de Trump si une occasion similaire se présente à l’avenir.
Suite à l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021, cinq personnes ont perdu la vie, dont l’agent Brian Sicknick, décédé de deux accidents vasculaires cérébraux quelques heures seulement après avoir subi les violences en tentant de protéger le Capitole.
Sa famille a vivement critiqué la décision de Trump, déclarant:
«Nous espérons que la vérité sur ce jour tragique survivra, indépendamment des objectifs politiques partisans. Nous sommes fiers de la défense de la démocratie américaine menée par notre fils et des efforts continus de ses collègues pour protéger le siège du gouvernement et la Constitution. Nos pensées vont à eux alors qu’ils affrontent les événements survenus, et nous prions pour qu’ils trouvent la force et le courage de poursuivre leur mission essentielle.»