
Sans autorisation du Congrès, sans présenter de preuves au public et sans légitimité internationale.
Un "conflit armé"

Après une série de frappes sur des bateaux soupçonnés de transporter de la drogue pour les cartels à destination des États-Unis, le Pentagone a informé le Congrès que l’administration Trump considère désormais le pays comme étant en « conflit armé » avec les cartels de la drogue.
Cibles militaires légitimes

Selon CNN, la révélation a été faite dans un mémo remis cette semaine, qui indique que les passeurs des cartels devraient être traités comme des « combattants illégaux » et donc comme des cibles militaires légitimes en vertu de la loi américaine.
Organisations terroristes

Selon CNN, l’avocat général du Pentagone, Earl Matthews, et de hauts responsables de la défense ont déclaré aux législateurs que la justification juridique des frappes reposait sur l’idée que « les cartels impliqués sont devenus plus armés, mieux organisés et plus violents… qu’ils sont désormais transnationaux et qu’ils mènent des attaques continues dans tout l’hémisphère occidental en tant que cartels organisés ».
« Le président a déterminé que ces cartels étaient des groupes armés non étatiques, les a désignés comme des organisations terroristes et a déterminé que leurs actions constituaient une attaque armée contre les États-Unis », a-t-il ajouté.
La première frappe

La première frappe a eu lieu le 2 septembre 2025, lorsque les forces américaines ont détruit un navire dans les eaux internationales du sud des Caraïbes. Donald Trump a affirmé que le navire était exploité par le gang vénézuélien Tren de Aragua, récemment désigné comme organisation terroriste étrangère par son administration.
Il a déclaré que onze personnes à bord avaient été tuées et a défendu son action en insistant sur le fait que le navire transportait de la drogue. M. Trump a lui-même annoncé l’opération sur Truth Social, en publiant une vidéo déclassifiée de l’attaque et en la décrivant comme une frappe directe contre les « narcoterroristes ».
Une deuxième frappe

Une deuxième frappe a suivi quelques semaines plus tard, toujours dans les eaux internationales, visant un autre bateau censé transporter des stupéfiants du Venezuela vers les États-Unis.
L’administration a déclaré que trois personnes avaient été tuées. Trump a décrit les passagers comme des « cartels de la drogue violents » et a justifié l’attaque comme étant essentielle à la sécurité nationale des États-Unis. Il a publié une autre vidéo déclassifiée sur Truth Social, accompagnée d’un avertissement:
« SI VOUS TRANSPORTEZ DES DROGUES QUI PEUVENT TUER DES AMÉRICAINS, NOUS VOUS CHASSERONS! »
Le secrétaire à la défense Pete Hegseth a fait écho à cette ligne, déclarant que le gouvernement savait « exactement » qui était à bord et ce qu’ils représentaient, bien qu’aucune preuve n’ait été rendue publique.
Une troisième frappe

Une troisième frappe confirmée par l’administration Trump a eu lieu à la mi-septembre 2025, toujours dans les eaux internationales des Caraïbes. Selon les autorités américaines, l’opération visait un navire soupçonné de transporter de la drogue du Venezuela vers les États-Unis et a fait trois morts.
Une quatrième frappe

Le 3 octobre, le secrétaire américain à la défense, Pete Hegseth, a déclaré dans un message sur X qu’une attaque avait été menée dans les eaux internationales près des côtes du Venezuela contre un navire supposé transporter des drogues illégales, faisant quatre morts:
« Quatre narcoterroristes à bord du navire ont été tués lors de l’attaque, et aucune force américaine n’a été blessée lors de l’opération. L’attaque a été menée dans les eaux internationales, juste au large des côtes du Venezuela, alors que le navire transportait d’importantes quantités de stupéfiants – à destination de l’Amérique pour empoisonner notre peuple », a écrit Hegseth sur le site X.
Un avertissement sévère

Pete Hegseth a conclu son message par un avertissement sévère:
« Ces frappes se poursuivront jusqu’à ce que les attaques contre le peuple américain soient terminées!!!! ».
Les frappes ont immédiatement suscité des réactions négatives.
Le président vénézuélien Nicolás Maduro a dénoncé les attaques comme une « agression » contre son pays, rejetant les revendications des États-Unis et qualifiant les opérations comme une « agression militaire, politique et judiciaire ».
Droit international

Des experts juridiques à Washington ont critiqué M. Trump pour avoir contourné le Congrès, estimant que le pouvoir exécutif avait outrepassé son autorité constitutionnelle. Les observateurs internationaux ont également rappelé que le recours à la force n’est autorisé par le droit international qu’en cas de menace imminente ou avec l’approbation des Nations unies, conditions qui, selon eux, n’ont pas été remplies.
Une guerre déclarée

Le mémo du Pentagone étant désormais public, les critiques affirment que l’administration a effectivement déclenché une guerre déclarée contre les cartels, sans autorisation du Congrès, sans présenter de preuves au public et sans légitimité internationale.