Le navire USS Gerald Ford a été déployé dans la zone de responsabilité du commandement sud des États-Unis, qui couvre l’Amérique latine et les Caraïbes, ce qui renforce clairement la position des États-Unis dans le contexte des tensions avec le Venezuela.
15 000 soldats américains
Avec l’USS Gerald Ford en patrouille, il y a maintenant 15 000 soldats américains en Amérique latine et 60 avions, dont des chasseurs F-18.
« Ces forces amélioreront et augmenteront les capacités existantes pour perturber le trafic de stupéfiants et pour dégrader et démanteler les organisations criminelles transnationales », a déclaré Sean Parnell, porte-parole du Pentagone.
Annonce de déploiement
Le déploiement du navire et de sa flotte a été annoncé il y a trois semaines, mais son arrivée marque un tournant dans les tensions militaires entre les États-Unis et le Venezuela.
Maduro réagit
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé un « déploiement massif » de forces terrestres, maritimes, aériennes, fluviales et de missiles, ainsi que de milices civiles, pour contrer la présence navale américaine au large de ses côtes.
Maduro accuse les États-Unis de « fabriquer une nouvelle guerre » et affirme que ce déploiement militaire représente « la plus grande menace à laquelle notre continent ait été confronté au cours des cent dernières années ».
Le point de vue de Maduro
Maduro n’a pas tort: l’arrivée de l’USS Gerald Ford et de son escorte, qui comprend des dizaines d’avions et de destroyers, constitue la plus grande présence militaire américaine dans la région depuis des décennies – considérée comme la plus importante depuis l’invasion du Panama en 1989.
L’USS Gerald Ford a rejoint d’autres navires de guerre, un sous-marin à propulsion nucléaire et des avions basés à Porto Rico.
La justification de Trump
Trump a justifié toutes les attaques militaires menées dans la mer des Caraïbes au cours des trois derniers mois comme faisant partie de sa « guerre contre la drogue », mais des experts ont remis en question la validité de cette affirmation, d’autant plus que de la drogue n’a été retrouvée que dans un seul des 20 navires coulés par les États-Unis.
« Qualifier tout le monde de terroriste ne fait pas de lui une cible légale et permet aux États de contourner le droit international »
-Michael Becker du Trinity College de Dublin, expert en droits de l’homme
Pas tous les Vénézuéliens
Trump a affirmé que les 20 bateaux coulés par les frappes américaines transportaient de la drogue pour les cartels vénézuéliens, dont le Tren de Aragua. Le seul problème est qu’au moins trois des navires ont été confirmés comme étant colombiens, sans aucun lien avec le Venezuela ou les cartels colportés par Trump.
Sommet de la CELAC
Dimanche, le sommet de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes a fait une déclaration informelle à l’encontre des États-Unis:
« L’utilisation ou la menace d’utilisation de la force et toute action non conforme au droit international et à la Charte des Nations Unies.
Deux pays s'abstiennent
Le Venezuela et le Nicaragua ont été les seuls pays à ne pas signer la déclaration, et le régime de Maduro aurait attendu une condamnation directe des États-Unis plutôt qu’une déclaration vague.
Pression politique
La plupart des analystes considèrent les attaques américaines comme un moyen de faire pression sur Nicolas Maduro pour qu’il démissionne, après avoir volé les élections présidentielles de l’année dernière.
Maduro a perdu les élections vénézuéliennes en juin de l’année dernière, et le Venezuela l’a prouvé avec sa propre technologie de sondage. Malgré cette défaite, Nicolas Maduro est toujours au pouvoir et a refusé de démissionner.
Une défaite écrasante
Selon les sondages, Maduro n’a obtenu que 30% des voix des Vénézuéliens, contre 67% pour l’opposition. Non seulement Maduro a perdu, mais il s’agit d’une défaite écrasante.
Plus de 1 200 militants et bénévoles de l’opposition ont été arrêtés au Venezuela depuis les élections de l’année dernière.
Quelle est la prochaine étape?
On ne sait pas encore quelle sera la prochaine action des États-Unis.
Le président Trump aurait été informé de plusieurs options, des frappes aériennes sur les ports maritimes, les aéroports et les installations militaires, ainsi qu’une option spectaculaire (bien que moins probable): l’envoi d’une équipe de forces d’opérations spéciales pour appréhender ou tuer le président vénézuélien Nicolas Maduro et ses principaux conseillers.
Il s’agirait bien sûr d’un acte de guerre manifeste que, selon les experts, même M. Trump hésiterait à engager.