
Selon le président colombien Gustavo Petro, le dernier navire de narcotrafiquants présumés qui a été bombardé par les États-Unis dans la mer des Caraïbes avait à son bord des citoyens colombiens. La Maison-Blanche réfute ces allégations.
«Quatre narco-terroristes» tués, selon Pete Hegseth

D’après le ministre de la Défense Pete Hegseth, «quatre narco-terroristes à bord de l’embarcation ont été tués» lors de l’attaque en question, menée le 3 octobre.
Cette frappe a eu lieu «dans les eaux internationales au large des côtes du Venezuela alors que le bateau transportait d’importantes quantités de stupéfiants à destination des États-Unis pour empoisonner notre population», a-t-il ajouté.
Un «conflit armé» contre les cartels

Dans le cadre du «conflit armé» lancé par Donald Trump contre les cartels du narcotrafic, l’armée américaine a mené au moins quatre frappes visant de telles embarcations depuis début septembre.
«La dernière embarcation bombardée était colombienne.»

«Les indications montrent que la dernière embarcation bombardée était colombienne et qu’il y avait des citoyens colombiens à l’intérieur», a déclaré le président colombien via X.
Le chef d’État n’a toutefois pas précisé la source de son information ni pourquoi il pense que les personnes à bord étaient des citoyens de son pays.
Aucune identification des passagers

L’armée américaine n’a pas publiquement identifié les passagers du bateau. Petro a donc dit espérer que leurs familles se manifestent.
Une déclaration sans fondement, selon la Maison-Blanche

Un porte-parole de la Maison-Blanche a déclaré à CBS News que les États-Unis «attendent que le président Petro rétracte publiquement sa déclaration sans fondement et répréhensible [afin de pouvoir] revenir à un dialogue productif sur la construction d’un avenir fort et prospère pour les peuples des États-Unis et de la Colombie.»
Un partenaire important des États-Unis

Le porte-parole a toutefois souligné que la Colombie reste un partenaire important des États-Unis malgré «des différences de politique avec le gouvernement actuel.»
Le principe juridique universel de proportionnalité

«Lancer des missiles alors qu’il est possible d’intercepter les bateaux comme le fait la Colombie, c’est enfreindre le principe juridique universel de proportionnalité, et donc commettre un assassinat», a également dénoncé M. Petro sur X.
Petro encourage les militaires américains à «désobéir»

Les tensions étaient déjà vives entre les administrations américaine et colombienne.
Petro avait notamment participé à une manifestation pro-palestinienne le 26 septembre dans les rues de New York, où il s’était rendu pour l’Assemblée générale de l’ONU.
Le dirigeant de gauche avait alors encouragé des membres de l’armée américaine à «désobéir» aux ordres de Trump.
Les États-Unis révoquent le visa de Petro

Les États-Unis ont réagi en révoquant le visa de M. Petro, puis ont reproché à son gouvernement de ne pas coopérer dans les efforts de lutte contre le trafic de drogue.
Des contestations sur légalité des opérations militaires

Certains membres du Congrès ont affirmé que le président Trump agit sans autorité légale, et ont demandé à l’administration de fournir des preuves que les bateaux transportaient de la drogue ou que les passagers étaient coupables de quoi que ce soit. Le Congrès n’a pas autorisé l’usage de la force militaire contre les cartels de drogue.
Un vote au Sénat pour bloquer d’autres frappes

Les démocrates du Sénat ont forcé un vote visant à bloquer d’autres frappes. La mesure a échoué par 48 voix contre 51.
Or, elle a obtenu le soutien du sénateur républicain Rand Paul du Kentucky, un sceptique de longue date de l’usage de la force militaire.