
La «décision la plus dangereuse en matière de santé publique en 50 ans de carrière», réplique un expert.
Une valeur de 500 millions de dollars

Kennedy, connu pour ses discours vaccinosceptique a annoncé mardi via un communiqué l’arrêt de 22 projets de mise au point de vaccins utilisant la technologie de l’acide ribonucléique messager (ARNm), valant «environ 500 millions de dollars».
Produits par des grands noms de l'industrie

Ces financements portaient sur le développement de traitements contre la grippe aviaire ou encore la grippe porcine. Ils étaient produits par plusieurs grands noms de l’industrie pharmaceutique, comme Moderna, Pfizer et Sanofi.
«Des stratégies vaccinales plus sûres et plus larges», selon Kennedy

«Les données montrent que ces vaccins ne protègent pas efficacement contre les infections des voies respiratoires supérieures, comme la COVID et la grippe», a accusé l’homme politique, sans entrer dans les détails. Le HHS va donner «la priorité au développement de stratégies vaccinales plus sûres et plus larges», a-t-il ajouté.
L'ARNm et les mutations des virus

Citant le coronavirus en guise d’exemple, Kennedy a justifié sa décision en affirmant que «l’ARNm ne code que pour une petite partie des protéines virales […], ce qui signifie que le vaccin encourage paradoxalement de nouvelles mutations et peut en réalité prolonger les pandémies, car le virus mute constamment pour échapper aux effets protecteurs du vaccin».
L'ARNm a ralenti la pandémie de coronavirus

Pourtant, les experts en maladies infectieuses affirment que l’ARNm utilisé dans les vaccins modernes est sûr. Selon eux, l’avancée de cette technologie au cours de la première administration Trump en 2016 a permis de ralentir la pandémie de coronavirus de 2020.
Une «décision dangereuse», selon le Dr Mike Osterholm

Ils préviennent que les futures pandémies seront difficiles à contenir sans ARNm. Mike Osterholm, expert en maladies infectieuses et en préparation aux pandémies à l’université du Minnesota, a affirmé qu’il s’agit de la «décision la plus dangereuse en matière de santé publique en 50 ans de carrière».
La méthode standard de culture du virus

Ce dernier a fait remarquer que la technologie de l’ARNm offre l’avantage d’une production rapide. «Si une pandémie de grippe survenait demain, la capacité mondiale de fabrication de vaccins contre la grippe, utilisant la méthode standard de culture du virus dans des œufs de poule, ne permettrait de produire en 18 mois qu’assez de vaccins pour un quart de la population mondiale», a-t-il déclaré à CBS News.
Une technologie à la production rapide

«Nous avons désespérément besoin d’une technologie vaccinale qui nous permettrait de fabriquer suffisamment de vaccins pour le monde en un an», a poursuit l’épidémiologiste.
L’organisme devient sa propre usine à vaccins

L’ARNm est une approche qui part d’un court segment du code génétique, porteur de directives pour la production de protéines. Les scientifiques choisissent la protéine à cibler, injectent ce plan et l’organisme en produit juste assez pour déclencher une réponse immunitaire, produisant ainsi sa propre dose de vaccin.
L'ARNm pour le traitement du cancer

L’utilité de l’ARNm va au-delà de la protection contre les virus respiratoires. En effet, des chercheurs et des biologistes du monde entier expérimentent le potentiel de cette technologie récompensée par un prix Nobel pour le traitement du cancer.
Seulement les projets de la Barda affectés

Or, le ministère de la Santé a spécifié que «les autres utilisations de la technologie de l’ARNm au sein du département ne sont pas affectées par cette annonce». Seulement les projets de la Barda, l’autorité américaine chargée de fournir au pays les moyens d’affronter les crises sanitaires, sont visés.