
«Retire Trump», a écrit Jeffrey Epstein à Ghislaine Maxwell par courriel peu de temps après son arrestation pour sollicitation de prostitution en 2006. Ce document, rendu public, est la dernière révélation liant le président américain Donald Trump au financier déchu et délinquant sexuel Jeffrey Epstein.
Une liste de personnalités influentes

Epstein répondait alors à la demande de Maxwell – son ex-petite amie, partenaire d’affaires et complice dans son système de traite sexuelle – d’«ajouter ou retirer des noms» d’une liste de personnalités influentes. Selon Bloomberg, les noms de Jimmy Cayne, ancien PDG de Bear Stearns, et Jes Staley, ancien PDG de Barclays, figuraient sur cette liste.
La nature de la liste demeure inconnue

Bloomberg n’a pas pu déterminer quelle est la nature de cette liste. Le courriel n’a ni objet ni commentaire supplémentaire, il est donc impossible de savoir s’ils prévoyaient un événement, préparaient une liste de cartes de vœux ou autre chose.
Une centaine de courriels analysés par Bloomberg

Ce message fait partie d’une centaine de courriels provenant du compte personnel Yahoo de Jeffrey Epstein, analysés par Bloomberg. Un autre de ces messages mentionne le président américain: «Il faut assumer qu’ils sont allés voir Donald Trump», a écrit Maxwell à Epstein en 2007, alors que ce dernier menait un intense lobbying en coulisses pour convaincre les procureurs fédéraux d’abandonner leur affaire contre lui.
Quelque 2000 cadeaux valant 1,8M$

Parmi ces courriels, se trouve aussi une liste de quelque 2000 cadeaux, articles de luxe et paiements totalisant 1,8 million de dollars. À côté de chaque article figure une annotation indiquant s’ils étaient destinés aux amis, aux associés ou aux victimes d’Epstein.
Lingerie, chocolat et cours de massage

Ce tableau, réalisé par l’un des comptables d’Epstein, inclut notamment une montre de 35000$ achetée pour un ancien assistant de Bill Clinton, une concession Lexus valant 71000$ pour l’un des avocats d’Epstein, ainsi que d’autres articles – de la lingerie, du chocolat, des cours de massage – destinées à des adolescentes qui ont ensuite porté plainte pour abus sexuel contre Epstein et Maxwell.
Maxwell orchestre les dépenses

Le document indique que Maxwell a aidé Epstein à organiser plusieurs de ces cadeaux. Or, il ne précise pas si les destinataires prévus les ont réellement reçus.
Maxwell au cœur de la stratégie d’Epstein

Maxwell a toujours soutenu qu’elle ignorait les détails de la première affaire d’abus sexuel visant Epstein au milieu des années 2000. Pourtant, les courriels démontrent qu’elle connaissait bel et bien les risques juridiques encourus par le délinquant sexuel et révèlent qu’elle l’aidait à définir sa stratégie jusque dans les détails les plus cruciaux, dont la décrédibilisation de ses victimes.
Des personnalités politiques nient les liens avec Epstein

On trouve également dans les courriels des références à des personnalités politiques influentes, notamment l’ancien gouverneur du Nouveau-Mexique Bill Richardson, l’ancien président des États-Unis Bill Clinton, l’assistant de Clinton Doug Band, l’ambassadeur des États-Unis en Turquie Tom Barrack et l’ancien avocat de Trump Alan Dershowitz. Les porte-paroles de Trump, Clinton, Dershowitz, Barrack et Band ont tous nié les liens avec Epstein révélés dans les courriels.
Une note d’anniversaire salace attribuée à Trump

Cette révélation de Bloomberg survient quelques jours après que le Congrès a publié une note d’anniversaire prétendument écrite par Trump pour Epstein en 2003. Cette dernière contient un croquis de la silhouette d’une femme et plusieurs phrases à connotation sexuelle. Trump n’a pas voulu réagir à la lettre, la qualifiant de «sujet clos». La Maison-Blanche a nié qu’il en soit l’auteur, affirmant que sa signature «Donald» (presque identique à d’autres signatures de Trump à cette époque) avait été falsifiée.