
Des chercheurs ont découvert un réseau de plus de 400 comptes automatisés sur X qui soutiennent l’administration Trump. Depuis quelques jours, ces faux comptes publient des discours contradictoires sur la gestion du département de la Justice de l’affaire Eipstein.
Des messages positifs sur l'administration Trump

Selon NBC News, ces faux comptes utilisent l’intelligence artificielle (IA) pour publier des messages positifs à l’égard de membres importants de l’administration Trump, notamment le secrétaire à la Santé Robert F. Kennedy Jr. et la porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt.
Une controverse perturbe l'algorithme des «bots»

Or, une récente controverse a perturbé l’algorithme du réseau de «bots»: l’annonce de l’administration Trump qu’elle ne publiera pas au grand public l’enquête sur le financier déchu et pédocriminel Jeffrey Eipstein.
La liste des clients d’Epstein

À cela s’ajoute la déclaration de Pam Bondi, la procureure générale, selon laquelle la liste des clients d’Epstein, qui comprendrait des membres de l’élite financière et politique américaine et internationale selon une myriade de théories du complot, n’existait pas. Mme Bondi avait pourtant assuré en février que cette liste se «trouvait sur son bureau».
Une promesse électorale de Trump

Malgré ses liens étroits avec Jeffrey Epstein dans les années 1990, Donald Trump avait pourtant promis, lors des élections, qu’il rendrait publique cette fameuse liste de clients. Ce revirement de situation a donc été vécu comme une trahison pour des partisans de MAGA.
Même les «bots» sont confus

Résultat: la base trumpiste ne sait plus sur quel pied danser, et les «bots» non plus. Depuis la controverse, ces faux comptes expriment parfois des avis totalement opposés à quelques secondes d’intervalle. Selon des chercheurs d’Alethea, une société qui analyse les médias sociaux, le clivage politique serait trop difficile à gérer pour l’IA qui les alimente.
Deux versions en l'espace d'une minute

Par exemple, samedi dernier, en l’espace d’une minute, un faux compte a conseillé à un partisan MAGA de ne pas juger Bondi trop sévèrement, pour ensuite affirmer à un autre que Bondi, le directeur du FBI Kash Patel et le directeur adjoint Dan Bongino devraient démissionner à cause du scandale.
De soutien à révolte

Lorsque Bondi a déclaré pour la première fois qu’elle ne publierait pas de nouveaux dossiers, un autre compte a affirmé qu’elle «ressortait blanchie alors que le DOJ confirme qu’aucune liste de clients Epstein n’a été trouvée, tout en réaffirmant son suicide». Depuis, ce même compte a encouragé plusieurs utilisateurs de X à se révolter complètement contre l’administration Trump.
Un contenu influencé des influenceurs MAGA

«Il est possible que le comportement de ces comptes automatisés soit influencé par le contenu publié par des influenceurs de premier plan, et ce changement reflète le changement général de ton chez de nombreux partisans de Trump», explique à NBC News Shawn Eib, responsable des enquêtes chez Alethea.
Agir comme chambre d'écho

Comme c’est souvent le cas avec les comptes automatisés, ceux consultés par NBC News ne comptent que quelques dizaines d’abonnés, et leurs publications génèrent rarement beaucoup de vues. Leur objectif n’est pas nécessairement d’être largement suivis, mais plutôt de servir de chambre d’écho partisane, capable de «façonner les perceptions», explique N. Darren Linvill, directeur du Media Forensics Hub à l’Université de Clemson, spécialisé dans l’étude des campagnes de désinformation en ligne.
Difficile d'évaluer leur réelle ampleur

D’après NBC News, des chercheurs avaient déjà découvert un autre réseau de comptes pro-Trump propulsés par l’IA sur X l’année dernière. Toutefois, il reste impossible d’évaluer l’ampleur réelle de leur présence sur la plateforme.
La Maison-Blanche et X gardent le silence

La Maison-Blanche ainsi que la plateforme X n’ont pas répondu aux demandes de commentaires de NBC News.
Une modération affaiblie

Lorsque le milliardaire Elon Musk a racheté X en 2022, ce dernier a démantelé une grande partie de l’équipe responsable de la confiance et de la sécurité sur la plateforme. De plus, X a depuis considérablement restreint l’accès à ses données aux chercheurs.