
L’Iran pourrait recommencer à enrichir de l’uranium d’ici «quelques mois», affirme l’AIEA.
«Des dommages importants, mais pas complets»

L’Iran dispose des capacités techniques pour recommencer à enrichir de l’uranium d’ici «quelques mois», a déclaré Rafael Grossi, le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). «Il y a eu des dommages importants, mais pas complets […] Ils peuvent avoir […] en quelques mois je dirais, des centrifugeuses en action pour produire de l’uranium enrichi», a déclaré Grossi sur la chaîne américaine CBS.
Un «succès légendaire», selon Trump

Le constat de l’AIEA contraste avec les déclarations triomphales du président Trump à la suite des frappes aériennes menées le 22 juin par les États-Unis sur trois sites nucléaires iraniens. Il a en effet qualifié plusieurs fois l’offensive américaine de «succès légendaire» et de «destruction totale». Selon lui, les attaques ont retardé le programme nucléaire iranien de «plusieurs décennies».
Une fuite d’information de la DIA

Se basant sur une fuite d’information de l’agence de renseignement du Pentagone (DIA), des médias américains avaient déjà révélé le 25 juin que les frappes aériennes menées par les États-Unis sur trois sites nucléaires iraniens n’auraient pas complètement détruit les infrastructures clés du programme nucléaire de la République islamique. Le projet nucléaire ne serait retardé que de quelques mois, rapportait cette évaluation.
Des semaines de délai pour une analyse

«Il s’agissait d’une évaluation préliminaire, réalisée un jour et demi après la frappe elle-même, alors que le document admet noir sur blanc qu’il faut des semaines pour rassembler les données nécessaires à une telle analyse», a défendu le chef du Pentagone Pete Hegseth lors d’une conférence de presse.
«Les conditions pour mettre fin à la guerre»

«Grâce à une action militaire décisive, le président Trump a créé les conditions pour mettre fin à la guerre. En décimant, anéantissant, détruisant – choisissez le mot – les capacités nucléaires iraniennes», a ajouté Hegseth, s’alignant ainsi sur le discours de son président.
Les déclarations de Téhéran

Pendant ce temps, en Iran, le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré que les frappes n’avaient rien donné de significatif. Le ministre des affaires étrangères, Abbas Araghchi, a pour sa part qualifié les dommages des frappes américaines d’«excessives et graves».
Les stocks nucléaires n’ont pas été déplacés, selon Trump

Dans une entrevue sur Fox News, Trump a assuré que les stocks d’uranium iraniens n’avaient pas été déplacés avant les frappes américaines: «C’est une chose très difficile à faire et nous n’avons pas prévenu [avant de bombarder], a-t-il souligné. Ils n’ont rien bougé.»
L’AIEA réclame un accès aux stocks d’uranium iraniens

Or, les inspecteurs de l’AIEA n’ont pas vu ces réserves depuis le 10 juin, d’où les demandes de l’agence onusienne pour accéder aux sites et au stock d’uranium iraniens.
Téhéran met fin à sa coopération avec l’AIEA

Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a demandé à inspecter les installations endommagées. Cependant, Téhéran a rejeté la demande et a voté mercredi la suspension de ses relations avec l’AIEA, l’accusant de prendre parti pour Israël et les États-Unis puisqu’elle n’a pas condamné les attaques contre l’Iran.
Rafael Grossi garde espoir

«Je dois m’asseoir avec l’Iran et examiner la question, car en fin de compte, après les frappes militaires, nous devrons trouver une solution durable, qui ne peut être que diplomatique», a déclaré samedi Rafael Grossi, gardant espoir de rétablir ses relations avec Téhéran.