Alors que le juge Donald Bisson avait donné en mai le feu vert aux Courageuses pour que leur recours collectif se fasse entendre, la demande d’appel sur cette décision de la part du magnat déchu de l’humour a été accordée aujourd’hui par le juge Mark Schrager, rapportent plusieurs médias québécois, notamment La Presse et Le Journal de Montréal.
Le juge Bisson avait créé un précédent en acceptant la demande de recours collectif du groupe d’une vingtaine de femmes, représenté par Patricia Tulasne, qui auraient été agressées par Gilbert Rozon entre 1982 et 2016, puisqu’il s’agit d’une première action collective contre une personne seule et non avec une entreprise pour un cas d’agression sexuelle.
« Si [le regroupement] n’était pas autorisé à intenter la présente action collective, il est fort probable que de très nombreuses victimes seraient privées de l’exercice de leurs droits en justice », avait-il écrit dans son jugement après que la cause lui ait été exposée à la Cour supérieure. Me Raymond Doray, qui avait argumenté que toute cette histoire n’était qu’une question de perception, et les autres avocats du fondateur de Juste pour rire ont plaidé aujourd’hui que le juge avait tranché ainsi afin de faciliter les dénonciations d’agressions sexuelles, un objectif qu’ils ont qualifié de « louable », mais qui n’entre pas dans les critères d’autorisation d’un recours collectif.
Rozon avait perdu un premier combat dans ce dossier lorsque la Cour avait refusé de retirer les termes « prédateur sexuel » et « viol » de la demande de l’action collective.
Cet hiver, il avait mentionné n’avoir aucune intention de verser un sou aux victimes alléguées, qui réclament principalement 10 millions de dollars, et s’était dit victime dans cette affaire. Bien que l’enquête sur l’homme de 63 ans ait été conclue par le SPVM en mai, aucune accusation criminelle n’a encore été formulée contre lui.
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Source: Le Journal de Montréal et La Presse