Ottawa et l'Alberta ont signé un tout nouvel accord sur l'énergie qui a suscité des sentiments positifs et négatifs chez tous les acteurs de la politique canadienne.
L'accord promet un nouveau bitume qui s'étendra de l'Alberta jusqu'à la côte de la Colombie-Britannique. Cette décision a fait bondir les défenseurs du climat et a rendu furieux les groupes autochtones.
L'accord a également confirmé que le gouvernement de Carney n'imposera pas le plafond proposé pour les émissions de pétrole et de gaz et qu'il modifiera les dispositions relatives à « l'écoblanchiment », que son gouvernement avait annoncées pour la première fois dans le budget libéral du 4 novembre.
L'accord souligne l'engagement d'Ottawa et de l'Alberta à parvenir à des émissions nettes nulles d'ici à 2050.
Le nouvel oléoduc s'ajoutera à l'extension en cours de construction de l'oléoduc Trans Mountain.
Qu'en pense Mark Carney ?
Le Premier ministre Mark Carney était tout sourire lorsqu'il a serré la main de Danielle Smith, Première ministre de l'Alberta. Cette dernière a été fortement critiquée pour sa position sur le changement climatique, l'immigration, les vaccins et les programmes sociaux dont dépendent les Canadiens.
« Au cœur de l'accord, bien sûr, il est prioritaire d'avoir un oléoduc vers l'Asie. Cela rendra le Canada plus fort, plus indépendant, plus résilient et plus durable »
-Mark Carney
Mark Carney affirme que l'accord « ouvrira la voie à une transformation industrielle » et que l'accord est « multiforme ».
Problèmes en Colombie-Britannique
Le gouvernement de la Colombie-Britannique a rejeté l'accord, qui accorderait à l'Alberta une dérogation à l'interdiction imposée par le gouvernement fédéral, qui empêche les pétroliers de transporter plus de 12 500 tonnes de pétrole brut et d'autres produits pétroliers persistants au large de la côte nord de la Colombie-Britannique.
Les groupes des Premières nations de la région souhaitent que l'interdiction des pétroliers soit maintenue, la nation Heiltsuk déclarant que les communautés côtières des Premières nations sont « le point zéro des dangers d'accidents maritimes, y compris les déversements de pétrole, et que nous supportons le fardeau des risques liés à l'expansion du trafic maritime ».
Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Aby, a également fait part de ses réflexions.
Les Premières nations affirment que cela n'arrivera jamais
La présidente des Premières nations de la côte de la Colombie-Britannique a clairement exprimé sa position. Marilyn Slett a déclaré que son groupe, qui représente près d'une douzaine de Premières nations, a été complètement laissé dans l'ignorance et qu'un oléoduc vers la côte nord de la province « n'arrivera jamais ».
Des groupes de Premières nations de l'Alberta s'opposent également à l'accord,
« Il est frustrant de voir que les gens discutent et que nous sommes absents de la table », a déclaré Kelsey Jacko, chef de la Première nation de Cold Lake.
Démission d'un député libéral

La réaction la plus spectaculaire a sans doute été celle de Steven Guilbeault, député libéral du Québec, qui a démissionné de son siège pour protester contre l'accord.
Dans une longue déclaration publiée sur Twitter, Guilbeault a indiqué qu'il avait informé le premier ministre de sa décision jeudi, précisant qu'il quittait également son rôle de lieutenant au Québec.
This afternoon, I informed the Prime Minister of my decision to resign as Minister of Canadian Identity and Culture, Minister responsible for Official Languages, Minister of Nature and Parks Canada, as well as his Lieutenant in Quebec.
You can find my full statement below. pic.twitter.com/6s7HhdXaLO
— Steven Guilbeault (@s_guilbeault) November 27, 2025
Steven Guilbeault a exposé une myriade de raisons pour lesquelles l'accord va à l'encontre de ses convictions.
Il a également indiqué que la levée de l'interdiction des pétroliers en Colombie-Britannique pourrait « augmenter considérablement le risque d'accidents dans la région ».
L'interdiction des pétroliers a été adoptée à l'unanimité par la Chambre des communes en 1972 en raison de la nature dangereuse du détroit d'Hécate, la route que les pétroliers doivent emprunter. Le détroit d'Hécate est connu comme étant l'étendue d'eau la plus dangereuse du Canada.
Aucun plan n'a été établi pour la construction de cet oléoduc, mais Mark Carney affirme qu'il s'agira d'un « projet ambitieux et rapide ».