
Le président américain Donald Trump a annoncé sa décision de placer le service de police métropolitain de Washington D.C. sous contrôle fédéral direct ainsi que de déployer quelque 800 soldats de la Garde nationale dans la ville.
Une capitale «envahie de gangs violents», selon Trump

Cette «action historique» a pour but de «sauver la capitale» fédérale des États-Unis d’une criminalité en hausse selon lui, malgré des statistiques officielles en baisse. «Notre capitale est envahie par des gangs violents, des criminels sanguinaires, des groupes de jeunes délinquants, des maniaques drogués et des sans-abris. Et nous ne laisserons plus cela se produire», a déclaré Trump lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche.
En opposition avec le rapport de criminalité local

Ces allégations du président contrastent pourtant avec le rapport sur la criminalité locale du bureau du procureur fédéral du District de Columbia publié le 3 janvier: «Le nombre total de crimes violents pour 2024 dans le District de Columbia a diminué de 35% par rapport à 2023 et est le plus bas depuis plus de 30 ans», peut-on lire sur le communiqué du bureau. Et, ce nombre a encore baissé de 26% depuis le début de l’année.
Trump exhorte les sans-abris de quitter la ville

«C’est devenu une situation d’anarchie complète et totale, et nous allons nous débarrasser des bidonvilles», a affirmé Donald Trump lundi, après avoir exhorté les sans-abris de Washington de partir «loin de la ville», dans une publication la veille sur sa plateforme Truth Social.
La 15e ville avec le plus de sans-abris

Selon le rapport annuel du ministère du Logement, la capitale fédérale comptait 5600 sans-abris en 2024. Washington est donc la 15e ville du pays comptant le plus de personnes en situation d’itinérance.
Une vitrine du pouvoir américain

«Il y a trop de crimes, de graffitis, trop de tentes sur les pelouses, ces magnifiques pelouses», avait lancé Trump en février. «Je pense que nous devrions diriger [la ville] avec force, la diriger avec la loi et l’ordre, la rendre absolument impeccable», avait-il ajouté, insistant sur le fait que la ville est une vitrine du pouvoir américain.
Prendre le contrôle de bastions démocrates?

Trump a aussi promis lundi que son initiative ne s’arrêterait pas à Washington: «Ça va aller plus loin. Nous commençons de manière très forte à [Washington] et nous allons nettoyer ça bien rapidement», a-t-il déclaré. Lors de sa campagne présidentielle, ce dernier a souvent évoqué cette intention pour plusieurs grandes villes considérées comme des bastions démocrates, telles que Los Angeles, Chicago et New York.
Le District de Columbia sous le plein contrôle du président

À la suite de manifestations contre des arrestations d’immigrés à Los Angeles par la police fédérale de l’immigration (ICE), Trump avait déjà mobilisé en juin la Garde nationale en Californie et ce, contre l’avis du gouverneur démocrate, Gavin Newsom. Cette mesure fait d’ailleurs encore litige devant les tribunaux. Or, contrairement à la Garde nationale de Californie et des autres États, celle du District de Columbia tombe sous le plein contrôle du président. Et, à l’opposé des autres gardes nationales, elle peut être utilisée pour mener à bien des missions de maintien de l’ordre.
Une prolongation au-delà de 30 jours

Trump a appliqué cette mesure au nom de l’article 740 du «District of Columbia Home Rule Act», qui lui permet de contrôler la police pour 48h en cas d’urgence. Toute prolongation au-delà de 30 jours nécessiterait une loi votée par le Congrès.
120 agents du FBI patrouillent déjà

Les troupes de la Garde nationale débarqueront dans la ville dans la prochaine semaine, a précisé le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth. En attendant, 120 agents du FBI ont été affectés à la patrouille de nuit dans les rues de Washington.
Des militaires en plus?

«Mais si nécessaire, nous allons déployer plus de militaires directement pour joindre ceux de la Garde nationale, et ça va se passer très rapidement», a averti le président Trump.
La mairesse de Washington dénonce la décision

La mairesse de Washington, Muriel Bowser, a qualifié ces mesures de «troublantes et sans précédent». Elle a dit cependant ne pas être «totalement surprise» par l’annonce de Donald Trump, «au vu de ses déclarations passées» sur la ville.
Des manifestions devant la Maison-Blanche

Pendant la conférence de presse de Trump lundi, des dizaines de manifestants se sont mobilisés devant la Maison-Blanche pour dénoncer une ingérence fédérale dans les affaires de la ville.