Le gouvernement russe aurait testé un nouveau missile qui semble tout droit sorti d’un film de science-fiction.
L’annonce faite dimanche par le président Vladimir Poutine a confirmé que la Russie avait testé avec succès le missile « Burevestnik » à Novaya Zemlya. Il s’agit d’un missile de croisière à longue portée de haute technologie doté d’un moteur nucléaire.
L'alarmisme
Cette annonce s’inscrit dans une longue lignée de comportements visant à instiller la peur du nucléaire dans le cœur des pays occidentaux.
Le "Burevestnik"
Il y a peu d’informations sur le missile qui a été testé, comme on peut s’y attendre pour un projet du Kremlin.
La Russie a commencé à inventer le Burevestnik (surnommé « missile Skyfall » par l’OTAN) en 2018, qualifiant initialement le missile d' »arme hypersonique à portée infinie ».
gamme illimitée
Poutine a ajouté que le missile aurait « une portée illimitée, ce qui lui permettrait de faire le tour du monde sans être détecté par les systèmes de défense antimissile ».
Le missile a parcouru 14 000 kilomètres lors de l’essai du 21 octobre, passant plus de 15 heures dans les airs à l’aide de l’énergie nucléaire.
Imperméable à la défense
Le chef du Kremlin a également affirmé que le missile serait insensible à tous les systèmes de défense du monde, en raison de sa portée presque illimitée et de sa trajectoire de vol imprévisible.
Il est important de noter que ce missile n’est pas une bombe nucléaire, mais un explosif propulsé par un moteur nucléaire. Pourtant, les experts occidentaux se sont montrés sceptiques, affirmant qu’un moteur nucléaire pourrait être très peu fiable.
une route rocailleuse
Le Burevestnik a subi une explosion pendant les essais en 2019. L’explosion a tué au moins sept personnes, dont cinq ingénieurs et deux militaires. L’explosion a également déclenché un pic de radiations, suscitant une peur généralisée dans une ville voisine.
Le Kremlin n’a jamais officiellement indiqué que le Burevestnik était l’arme impliquée dans l’accident de 2019, mais le gouvernement américain l’a affirmé.
Un test réussi
Kirill Dmitriev, un collaborateur de Poutine vivant aux États-Unis, a déclaré que sa délégation avait confirmé la réussite de l’essai et en avait informé les membres du gouvernement américain.
Bien que la Russie ait vanté les mérites de cette incroyable avancée technologique, certains experts doutent de l’utilité réelle du missile.
pas vraiment utile
Pavel Podvig, chercheur principal à l’Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement, a déclaré à NBC News que « la principale raison pour laquelle personne d’autre n’a essayé de construire quelque chose comme ça, c’est que ça n’a pas vraiment d’utilité ».
Selon Podvig, l’arme est en fait essentiellement politique, un geste destiné à mettre en valeur l’impressionnant programme de technologie nucléaire de la Russie.
un mini réacteur
Le moteur du missile Burevestnik est essentiellement un mini-réacteur nucléaire, qui chauffe l’air qui l’entoure à plus de 3 000 degrés Fahrenheit, propulsant un statoréacteur pendant des jours, en théorie.
Ce qui n’est pas clair, ce sont les capacités destructrices de cette arme. Les experts ne connaissent pas le type exact d’explosif utilisé et n’ont pas exclu la possibilité que le Burevestnik transporte des ogives nucléaires.
Une réponse aux États-Unis
Certains experts considèrent l’annonce russe comme une réponse politique à l’annonce récente par les États-Unis de leur propre système de défense antimissile « Dôme d’or ». Le Kremlin a précisé dans son annonce que le missile serait indétectable par tout système de défense antimissile.
Commentaires du porte-parole
Le porte-parole de Poutine, Dmitri Peskov, a semblé insinuer que ce test pouvait également être une réponse aux nouvelles sanctions imposées ce mois-ci par l’Union européenne et les États-Unis :
« Assurer la sécurité est une question vitale pour la Russie, en particulier compte tenu du sentiment militariste que nous entendons actuellement, principalement de la part des Européens »
Et d’ajouter: « Malgré toute notre ouverture à l’établissement d’un dialogue avec les États-Unis, la Russie, avant tout, et le président de la Russie, sont guidés par leurs propres intérêts nationaux »
Preuve de frivolité
Le Burevestnik est censé être un missile de seconde frappe, utilisé en cas d’attaque nucléaire contre la Russie.
Le seul problème? Selon Pavel Podvig, toute attaque nucléaire contre la Russie commencerait presque certainement par viser la base militaire qui abrite les rampes de lancement du Burevestnik, ce qui en ferait une coûteuse perte de temps.
Les experts occidentaux (dont Podvig) affirment également que le missile serait détecté au cours de son vol « potentiellement infini ».