Le président des États-Unis Donald Trump a annoncé le 28 novembre qu'il accorderait une « grâce pleine et entière » à l'ancien président du Honduras Juan Orlando Hernández, qui est actuellement incarcéré dans une prison américaine pour des infractions liées au trafic de drogue et aux armes. Hernández purge une peine de 45 ans après avoir été reconnu coupable, en mars 2024, d'avoir accepté des millions de dollars de pots-de-vin pour protéger des cargaisons de cocaïne à destination des États-Unis appartenant à des trafiquants qu'il avait autrefois proclamé publiquement vouloir combattre. M. Hernández a été condamné en juin.
Gracier un narco-roi?
La grâce intervient après que Donald Trump a publiquement pris des mesures contre les trafiquants de drogue vénézuéliens.
Au cours du mois dernier, Donald Trump a menacé le Venezuela de frappes aériennes et a déporté des milliers de personnes au Salvador sous prétexte d'une guerre contre la « contrebande de drogue ».
Si Donald Trump est si déterminé à mettre un terme au trafic de drogue, pourquoi gracie-t-il l'un des trafiquants de drogue les plus célèbres duXXIe siècle ?
Soutenir des entités politiques

La grâce accordée par Trump à Hernàndez fait partie d'une mission plus large visant à soutenir le candidat politique Tito Asfura, un candidat présidentiel de droite. Le Honduras est dirigé par Xiomara Castro depuis 2021, une dirigeante qui a noué des liens étroits avec le Venezuela et Cuba, deux pays que Trump a critiqués et qualifiés de « dictatures ». Récemment, Castro s'est orienté vers une position de gauche, ce dont Trump ne veut pas. Asfura, un candidat pratiquement à égalité dans les sondages avec les partis de gauche et centristes, entre en scène. Les Honduriens se rendront aux urnes le 30 novembre pour voter lors d'une élection qui reste indécise. Le vainqueur de dimanche gouvernera le Honduras de 2026 à 2030, mais les experts craignent que plusieurs candidats ne revendiquent la victoire le soir de l'élection. De nombreuses organisations ont fait part de leurs inquiétudes concernant le processus électoral au Honduras. L'élection sera suivie de près par l'Organisation des États américains et par Washington.
Le message de Trump
Le message décousu de Trump sur Truth Social contient quelques perles, y compris ce qui pourrait devenir un nouveau terme : les narcocommunistes. Il a clairement indiqué dans son message qu'il pensait que son candidat, Asfura, avait le vote populaire, mais que la corruption pouvait toujours survenir (l'élection de 2020, quelqu'un ?).

L'avocat de Hernández a fait le commentaire suivant après l'annonce de Trump.
Nous sommes très reconnaissants au président Trump et à tous ceux qui ont soutenu le président Hernandez. Nous pensons qu'il a été victime d'une guerre juridique et de poursuites politiques. Une grande injustice a été réparée et nous sommes pleins d'espoir pour le futur partenariat entre les États-Unis et le Honduras.
-Avocat Renato Stabile
La date du retour de Hernandez dans son pays n'est pas claire, mais cela devrait se faire rapidement.